Safran

Le safran de A à Z

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Jadis, on disait d’une personne joyeuse qu’elle avait dormi dans un sac de safran. Le safran a une jolie couleur rouge. Cette épice aujourd’hui un peu oubliée fut longtemps recherchée et pas seulement pour ses qualités culinaires…

Le safran, poudre utilisée en cuisine pour colorer et aromatiser les plats en sauce et le riz, est tiré des trois filaments (stigmates) du pistil du Crocus sativus. Il faut 150 000 fleurs pour produire 1 kg de safran sec. Autant dire que cette plante qui nécessite d’immenses soins et une grosse main-d’œuvre n’est plus vraiment cultivée en France pour cause de coût. 

Pourtant, il y a encore un siècle, c’était à 100 km de Paris, à Boynes plus précisément, qu’était cultivé l’un des safrans les plus réputés au monde. Sa valeur, encore aujourd’hui, atteint de tels sommets que le safran est stocké dans des chambres fortes ! Le safran vendu en France est soumis à des normes strictes, toutefois, vu son prix, il y a parfois des falsifications. Par ailleurs, il ne faut pas confondre le véritable safran (Crocus sativus) avec le Curcuma longa, cousin du gingembre, appelé aussi safran des Indes et qui est utilisé pour le curry.

 

De l’Égypte antique aux croisades

Les papyrus médicinaux de l’Egypte ancienne montrent que le safran était déjà utilisé et apprécié, notamment pour ses propriétés aphrodisiaques. Une fresque du palais de Cnossos, vieille de 4 000 ans, représente un cueilleur de safran.

Plus tard, chez les Grecs, on se massait le corps avec des huiles qui associaient différentes plantes, dont le safran. Dans les bains romains, les esclaves préparaient des eaux safranées pour réveiller ceux qui avaient un peu trop fait la fête. L’espèce la plus recherchée venait de Cilicie.

Le safran faisait l’objet de tous les trafics : origines frauduleuses, coupages, fausses plantes… Il existait même un enseignement pour reconnaître le faux safran ! Première leçon : le safran, utilisé comme anti moustique ou base de maquillage, ne devait pas irriter la peau. Ainsi, Cléopâtre se maquillait avec du safran.

Le safran était aussi brûlé comme l’encens et, dans les théâtres ou les salles de festins, les esclaves épandaient des fleurs de crocus. Le safran aurait été ramené en France par un croisé qui aurait évidé son bâton de pèlerin. Rapidement, on considéra le safran comme un remède universel : il guérissait, prétendaient les médecins, non seulement les douleurs dentaires mais aussi la rougeole, la dysenterie, la jaunisse et même la peste.

 

Une culture délicate et un savoir-faire indispensable

Erreur de la nature, le Crocus sativus possède une anomalie chromosomique et ne peut pas se reproduire : sa culture se fait par bulbes. Son cycle est inversé par rapport au reste de la végétation : en effet le Crocus sativus fleurit en octobre.

 Jean-Marie Thiercelin, dont la famille commercialise le safran depuis 6 générations, explique :

"La production mondiale tourne autour de 80 tonnes par an, en provenance principalement d’Iran, d’Inde, de Grèce et d’Espagne. Le ramassage demande un savoir-faire particulier puisque la fleur doit être cueillie dans les 36 heures. Le séchage aussi est très important, car le safran à l’état frais n’a pas les mêmes propriétés, ni la même couleur."

 

Une réputation d’aphrodisiaque

Le safran renferme des hormones végétales et des substances capables de déclencher de véritables réactions enzymatiques. Il fait gonfler les seins et augmenterait les sécrétions vaginales : ce serait l’un des rares et réels aphrodisiaques féminins ! Il semblerait que les hommes aussi ne soient pas insensibles aux propriétés du safran.

En Grèce, on en saupoudrait la couche des jeunes mariés. On raconte qu’Alexandre le Grand, grand amateur de femmes, avait deux épices préférées, le safran et la cannelle. Il exigeait que son cuisinier en assaisonne tous les plats. Les Sybarites, Grecs installés en Sicile au VIIe siècle av. J.-C. et dont les pratiques religieuses s’apparentaient à ce qu’on appellerait aujourd’hui une débauche effrénée, buvaient des tisanes de safran avant et pendant les cérémonies.

 

Des propriétés indiscutables

Jean-Baptiste de Vilmorin écrit :

"S’il est un puissant remède, c’est à une substance éthérée, extrêmement mobile et très abondante, qu’on doit attribuer une grande partie de ses vertus. Ce principe subtil et pénétrant agit principalement sur les nerfs et le cerveau qu’il ébranle à la manière des narcotiques.

De là vient le sommeil profond léthargique et même mortel qu’il produit sur ceux qui respirent trop longtemps un air imprégné de ses parties odorantes, la gaieté et l’enjouement qu’il procure à ceux qui en usent sobrement, et la folie qu’il provoque chez ceux qui en abusent."

A la fois analgésique et tonique, le safran agit sur l’ensemble du système nerveux mais aussi sur les systèmes digestif et respiratoire ainsi que sur l’utérus.

C’est pourquoi il est recommandé dans les cas de :

 règles douloureuses

 digestions lentes ou difficiles

 manque d’appétit

 gencives douloureuses

 toux, bronchites, asthme…

 spasmes (contre le mal de mer)

 certains troubles sexuels, notamment la frigidité et la sécheresse vaginale chez la femme ainsi que l’éjaculation précoce chez l’homme.

Le Docteur Louis Peyron, lors d’une communication à un congrès scientifique, a rappelé les propriétés traditionnellement signalées et les études récentes qui confirment ces indications  ; il ajoute que : "L’activité anti tumorale du safran fait l’objet de nombreuses recherches de par le monde depuis quelques années. Il présenterait une puissante activité dans la synthèse des protéines et une activité cardio-vasculaire".

 

 

En homéopathie

Crocus sativus, en homéopathie, est utilisé principalement pour les spasmes abdominaux, les règles trop abondantes, les douleurs et crispations au niveau du ventre ainsi que pour certains troubles de l’humeur : rire nerveux, crises de nerfs, certains états maniaco-dépressifs, passage incontrôlable de la tristesse à la joie ou à la colère…

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